Claude Thiballier veuf en premières noces de Anne Fouré, épouse le 31 mai 1554
Marie Le Piat, elle-même veuve de Pierre Tambonneau
"grenetier" en la ville de Montargis. Le contrat est passé devant Maître
Anthoine Dagan, notaire royal et tabellion juré de Montargis.
De ces deux unions sont nés :
Claude III , receveur ordinaire des tailles du Duché de Nemours
(1) en 1563. C'est lui qui va s'installer à
Nargy.
Jules, seigneur de Villebourgeon, de Vauregnard et Bouville, lieutenant au
bailliage d'Orléans. Il épouse le 2 septembre 1584 Françoise Escoréol.
Jean le jeune, nommé le 27 janvier 1566 par Jacques de Savoie notaire de
la châtellenie de Château-Landon.
Jean l'aîné, seigneur de Fargeville, receveur des tailles nommé le 3 mai
1558 puis procureur du Roi à Nemours. Il paie sa charge de 1000 écus. Il
est député aux Etats Généraux de Blois de 1576. Il décède en avril 1610.
Les guerres religieuses, en ruinant la France ont épuisé le trésor royal.
Afin de le remplir, Henri III demande au pape Grégoire XIII l'autorisation
de lever des décimes sur les biens ecclésiastiques, sous le prétexte
d'employer les sommes perçues à l'extinction de l'hérésie. La permission
accordée, Ferrières est imposée d'une si lourde taxe que, pour
l'acquitter, il faut aliéner des terres possédées depuis plusieurs
siècles. Ainsi va être vendu le fief d'Angluze,"autrefois baronnie et
siège d'une très ancienne abbaye de religieuses de l'Ordre de Saint-Benoit,
réunie à celle de Ferrières (2)".
En 1576, pour acquitter la taxe du roi, ce domaine est mis en vente. Après
une longue procédure, Claude Thiballier, gentilhomme-servant d'Anne
d'Este, dame de Montargis et de Nemours devient le propriétaire.
D'autres ventes suivent celle-ci, notamment en 1578 et 1592.
Ce qui est paradoxal dans cette vente d'Angluze, est le fait que
l'acquéreur est un ancien huguenot qui avait abjuré sa religion ; les
fonds ainsi recueillis par l'abbé de Ferrières, vont lui permettre de
payer la taxe destinée à "l'extinction de l'hérésie".
Dom Morin, décrivait ainsi l'acquéreur de l'ancien fief abbatial.
"La terre d'Angluze a esté vendüe à un Gentilhomme que Madame la
Duchesse de Ferrare, lors Dame de Montargis & Nemours avoit amené en ces
quartiers, icy, un des enfans duquel, nommé Claude Thiballier, qui estoit
pour lors mareschal des logis de la compagnie des gens d'armes de Monsieur
de Marivault, & gentilhomme servant de Madame la Duchesse de Ferrare, prit
le nom de la dite seigneurie d'Angluze & s'y habitua, s'estant fait de la
Religion Huguenotte par la misère du temps.
Et c'est remarqué par tous ceux du pays & confessé par luy mesme, qu'ayant
voulu mettre coucher & enfermer des chiens courans dans la chapelle pour
en faire un chenin, ils devinrent tous malades de la rage dès la première
nuict.
Et depuis tant qu'il a vescu & possédé ladite maison, il est apparu des
phantosmes en divers formes, tantost en chevaux trouvez dans les Escuries,
qui se laissoient atteler à la charrüe par les chartiers, & semblables aux
autres chevaux, & menez dans le champ pour labourer, disparoissoient & ne
voyoit on que les coliers, scelles & harnois, tomber à terre, et mil
autres fictions & visions, que les paysans encore vivans tesmoignent avoir
veu, & s'estre adressé à eux, y en a un entr'autres, qui est encore plein
de vie, plus pitoyable que ridicule, lequel lors qu'il estoit ieune
enfant, demeurant & servant dans ledit logis, il le vit un jour en forme
de gros chat, se mit à luy ietter des pierres, & se mocquant & errant
après incontinans il fut enlevé rapidement, & porté iusques dans la
garenne & bois derrière la maison, dans une fosse pleine d'eau
(3), où l'on le trouva demi-mort, & aliéné de
son esprit, comme il est encores à présent".
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