Le testament que je rapporte ci-après permet de connaître ces moments où la présence de l'église et de la fabrique sont indispensables au ...... futur trépassé qui craint de finir ailleurs qu'auprès de Dieu.

Ce document tiré des registres paroissiaux de l'époque est difficile à transcrire.

" In Nomine Domini

Par devant moy, prieur curé de Nargy , ce dix sept novembre mil six cent quatre vingt sept, Pierrette Boyer veuve de Jean Maurisseau, estant en son logis, couchée malade, ..... tout faire de présent et de ......... a voulu rapporter son testament en la manière qui suit.

Elle a recommandé premièrement son âme à Dieu son créateur, à toute la cour céleste et principalement à Saint Pierre son patron et ceux de la paroisse Saint Germain et Sainte Anne sous la protection desquels elle se met et après Notre Seigneur Jésus Christ elle prend pour protecteur.

Elle veut de plus et entend qu'après son décès, son corps soit inhumé proche celui de son mari et que pour le repos de son âme soient dits les services ordinaires et .... trois lors de son décès les jours les plus commodes à .. et ... dans la dite année douze grandes messes et douze basses avec le pain bénit le dimanche suivant son décès et du bout de l'an.

Elle a de plus donné à la fabrique de Nargy, trois quartiers de prés proche l'île au Roux qu'elle a de droit hérité de son feu mari, plus la mare, à la charge d'un service par an .

Elle veut que lui soit fait un luminaire (1) selon la condition, les meubles vendus et employés pour ses funérailles.

Elle veut donner et donne à l'église de Fontenay neuf livres pour être mis aux prêches et dix sols pour Monsieur le curé, une fois faite.

Elle a choisi pour exécuteur de son dit testament, François Flament ou à son défaut les marguilliers de la fabrique de Saint Germain de Nargy, lors en charge, que les dits marguilliers donneront au sieur prieur par an, la moitié du revenu du dit pré pour un service annuel à perpétuité.

Le présent testament a été lu et relu à la dite Pierrette Boyer, qu'elle a trouvé bon et a approuvé et veut à nouveau son plein et entier effet et avoir son plein d'effet.

Fait en présence de Messire Estienne Bailly, bachelier ès droit et curé de la Neufville, et Pierre Leroy, Louis Clément lequel a déclaré ne savoir signer.
Les dits Bailly et Leroy ont signé. "


La fabrique possède de nombreuses parcelles de terres et de prés acquises par testaments, dons etc...Elle en laisse la jouissance à des paroissiens qui payent un cens, constituant ainsi une rente pour l'église. Chaque année, la fabrique vend " les herbes et tontures des prés". Ces ventes se font aux enchères publiques, au plus offrant et dernier enchérisseur, devant la grande porte de l'église.

L'acquéreur s'engage envers le " principal et comptable marguillier" à la Saint Rémy , à peine " de tous dépens, dommage et intérests payer par les dits défaillians de payer le prix de son encherre".

Ainsi, en 1737, le 18 août, a lieu la vente et délivrance des herbes et tontures des prés. Il fait froid et il pleut. "On dit même que le 28 août, il a gelé". L'hiver 1736-1737 a été un hiver pluvieux, suivi d'un mois de mai chaud qui a favorisé les pousses. Le 11 juin, jour de la Pentecôte, il a beaucoup plu. Bref! tout ce qu'il faut, malgré le mauvais temps, pour faire de cette vente annuelle, un franc succès. La qualité de l'herbe bien grasse des prairies humides ne peut qu'attirer le chaland.

A la conduite de Nicolas Maury , principal marguillier, assisté de Maître Logette curé, et de Pierre Houdin son consort marguillier, après adjudication, la fabrique encaisse la somme de 309 livres 15 sols. Ce jour-là, parmi les témoins, signe Allexandre Combe , boulanger.

On avait vendu les herbes dans la prairie de Toury au lieu-dit les prés longs, la coulloire, deux arpents dans le pré du Coulombier, un quartier dans le pré des planches, un arpent à l'île au Roux, d'autres quantités encore au pré des Roings, au lieu la faute aux vanniers, le pré des Rousseaux, dans la prairie de Cercanceaux proche l'abbaye.
On en vend dans la prairie de Vaulx ainsi que celles de la place (2) adjugées avec les tontures des aulnes qui sont en rejet, à Jean Prochasson, à charge pour ce dernier de les prendre en charge pour six années, de les "garder et les recurrer pour les mestre a haulte futaies ".

Les enchérisseurs se nomment Lamy, Bouchet, Antoine Larcheron, Etienne Legros, Jean Leroy le jeune, François Vincent, Antoine Delaporte, Pierre Houdin etc.. Même le notaire se porte acquéreur de trois quartiers et dix-huit cordes pour 26 livres.

 


(1) Torches, cierges et flambeaux qui servent à l'enterrement d'une personne et qu'on met autour de son corps ou de sa présentation. (Nouveau dictionnaire français Pierre Richelet année 1694 ).
(2) En 1732, le notaire situe la place "assise derrière le jardin du prieur".