Parmi les recettes de la fabrique, celles provenant du
coutumier des offices ou du carnet casuel de la fabrique, nous sont
parvenues. Elles sont récentes, puisque ces renseignements ne datent que
de la fin du XIXème siècle, mais sont cependant intéressantes.
" Il y a cent ans" (1875) (1), d'après le
coutumier des offices de la paroisse de Nargis rédigé par M. Gillet, curé
du 17 août 1865 au 1er septembre 1874, la sépulture de deuxième classe
coûtait 15 francs ainsi distribués:
chantre
bedeau
église
curé
enfant de chur
sacristain
|
2 francs
1 franc
5 francs
5 francs
1 franc
1 franc |
La sépulture de 1ère classe coûtait 20 francs(2).
A cette époque, le jour de la première communion, le curé achetait
lui-même les cierges, tous de même dimension et les faisait payer deux
francs. Il commandait lui-même les brioches à 10 centimes pièce, et les
faisait payer 25. Pour la fête du 15 août, il commandait autant de
brioches à 10 centimes qu'il y avait de membres de l'archiconfrérie de la
Vierge, plus une grosse pour lui, une pour chaque chantre, bedeau, clerc,
quêteuses et marguilliers. Il faisait le prix de la totalité avec le
boulanger.
Aux fêtes de Saint Eloi et de Saint Vincent, les hommes des confréries
commandaient eux-mêmes leur pain bénit ( tarif indiqué 20 francs).
Des renseignements plus précis sont fournis par le curé de Nargis, Edmond
Schoenacher, surnommé par ses plus jeunes paroissiens d'alors "fil de
fer".
En 1894, pour les mariages, on distingue comme pour les chemins de fer,
trois classes. Le mariage de première classe coûte 35 francs; celui de
seconde classe 25 ; quant à celui de troisième classe, il est " bradé " à
15 francs.
Les 35 francs du mariage "pompeux" sont ainsi détaillés:
Droit curial
Grande messe
Deux chantres
Enfants de chur
Droits de fabrique
Cire
Sonneur |
10 francs
4 francs
6 francs
2 francs
4 francs
4 francs
5 francs |
Lors du mariage " moyen" il y a, moins de chantre, moins de bougies et de
cloches et les parents des mariés ont "gagné" 10 francs.
Le mariage " bon marché " est à 15 francs. C'était le mariage intime et
discret; plus de chantre, une messe basse, peu de cierges et de cloche.
Peu importe, cela n'enlevait rien à la valeur du sacrement.
Pour les inhumations, on distingue celles des adultes de celles des
enfants: trois classes dans les deux cas, avec un enterrement hors classe
pour les adultes.
Son coût est élevé: 114 francs ainsi répartis:
Droit curial
Recommandation
Messe
Chantres
Droits de fabrique
Luminaire
Sonneur
Organiste
Porte-croix
Enfants de chur |
26 francs
6 francs
4 francs
8 francs
30 francs
26 francs
5 francs
4 francs
2 francs
3 francs |
L'inhumation de première classe se paie 80 francs, les
deux suivantes respectivement 51 et 35 francs.
Les inhumations des enfants, suivant la classe coûtent 34, 24 et 12
francs. En troisième classe, la messe est gratuite.
Ainsi pour les offices du curé, la fabrique perçoit en 1895 la somme de
780,25 francs, sur laquelle sont prélevés 50 francs pour le bedeau, 37,50
francs pour les chantres et 30 francs pour les enfants de chur.
Les droits de fabrique s'élèvent à 135 francs, les frais de luminaire à 47
francs.
Cette année là, aux services traditionnels s'ajoutent 5 bénédictions de
croix à 5 francs, une offrande de pain bénit le 6 juillet à 3 francs et
une offrande à 3,75 francs. Dans ce carnet il n'est pas question de
baptême.
Pendant plus de quarante années, ce prêtre va tenir ce carnet, notant tous
ses services, et mentionnant dans la marge, les absences des enfants de
chur, l'absence du chantre de Ferrières, la mise à la disposition de
Monsieur le Doyen d'une voiture, les dates de paiement des chantre et
bedeau etc...
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