Après treize années de possession, Pithurin change de
mains pour aller dans celles de Messire Alexandre Gabriel Lefebvre,
conseiller du Roy en son conseil, avocat général de Sa Majesté en sa cour
des Monnaies depuis 1748. Il est domicilié vieille rue de Temple à Paris,
paroisse de Saint-Gervais.
Le 23 juillet 1763, il fait l'acquisition de la terre et seigneurie de
Pithurin. Elle consiste en terres labourables, prés, bois et taillis, cens
et rentes et s'étend sur les fiefs de la Maladrerie de Nargis, de
Traversin, de Bezard, du Puis-Guignard, du moulin aux moines dit la
Goulette, du Clos Berrault et de la Commanderie.
Certains lots de terres appartenant à la prieure de
Saint-Dominique-les-Montargis et à l'abbaye de Ferrières sont achetés par
Alexandre Lefebvre.
L'épouse du seigneur de Pithurin est Gabrielle Sophie Michel
(1).
Alexandre semble avoir remis en état sa propriété. Il fait construire un
mur de clôture, percer une allée de douze pieds de large dans toute
l'étendue du bois carré. Il fait rénover une chapelle existant dans le
château.
Deux enfants vont naître du mariage, Marie Sophie, le 2 février 1771, et
Charles Alexandre Gabriel en 1772. Cette même année l'épouse du seigneur
de Toury décède.
Il ne semble pas qu'il y a eu remariage. En 1783, dans un bail de location
qu'il passe avec Julien Hervy, il est désigné comme conseiller du Roy,
"son avocat général honoraire en sa cour des Monnaies", ce qui laisse
entendre, qu'il a cessé ses fonctions officielles.
D'ailleurs, dans cet acte, il est mentionné que le seigneur demeure en son
château paroisse de Nargis.
La location de la ferme de Pithurin constituait une petite partie de ses
ressources. En 1783, il perçoit en argent 350 livres par an, payables en
deux parties, l'une le jour de Pâques, l'autre à la Saint-André, ainsi que
quelques menus " suffrages " à savoir 20 douzaines d'oeufs et vingt
livres de beurre "payables" à la volonté de Monsieur Lefèbvre.
En outre, si les bailleurs ont loisir de récolter les noix des noyers qui
sont épars sur les dépendances de Pithurin, ils donnent le quart de
l'huile obtenue.
Le seigneur se réserve la garenne et les terres adjacentes plantées de
châtaigniers, une vigne entourée de haie assise devant la porte de
Pithurin, l'écurie qui ouvre sur la cour du château, le bâtiment appelé la
forge, ainsi que la ferme et dépendances de la Loge qu'il a acquises.
La ferme proprement dite consistait en deux chambres dont une avec
cheminée servant en même temps de fournil, une laiterie, deux greniers, un
bâtiment tenant à celui de la forge, deux poulaillers, grange, écuries,
bergerie, vacherie et basse-cour et le jardin de la terrasse.
Les preneurs jouiront de tout en bon père de famille, habitant les dites
chambres, garnissant les bâtiments de meubles et bestiaux en quantité
suffisante pour l'exploitation des terres et la sécurité de la ferme.
A l'aube de la Révolution, les rapports avec les habitants semblent bons.
Il participe au dernier pèlerinage qui a lieu à Ferrières le 28 juin 1790.
Il est le seul châtelain du pays à le faire.
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