La famille Dagan, et plus particulièrement Michel II,
connaît des revers de fortune: procès familial, dettes, hypothèque en
1720, saisie de son chantier de bois quai des Tournelles en 1727.
A cette époque financièrement troublée de la Régence, il éprouve de
grosses difficultés dans son commerce de bois exercé avec un cousin,
prénommé François, marchand de bois à Montargis, qui le cautionnait lors
de certaines coupes de bois en forêt de Montargis
(1). La déconfiture rejaillit sur toute cette branche de famille, où
l'on voit certains descendants de cette famille bourgeoise, ouvriers en
éventails.
Toury subit les conséquences de cette faillite. En 1728, le sieur Denis le
Vieux, marchand de bois à Paris fait saisir réellement la ferme, terre et
seigneurie de Toury et le moulin de Nancé. Le fermier judiciaire en
devient le sieur Charles Roussel, bourgeois de Paris, demeurant rue de la
mortellerye à Paris, paroisse de Saint Jean en Grève. L'adjudication est
faite le 26 août 1729 devant les maîtres des requêtes ordinaires de
l'hôtel du Roi. Le fermier judiciaire est d'ailleurs présent le 22 octobre
1729 pour passer devant Etienne Bouchet, bail à terme de trois années. Si
les deux témoins à l'acte, Charles Prochasson et Jean Paysans, signent sur
la réquisition du notaire nargissien, Charles Roussel, bourgeois de Paris
déclare ne savoir signer (2).
La propriété de Toury est rachetée ensuite par Louis Coquereau, avocat au
Parlement et son épouse Elisabeth Marthe Richard de Sainte Maure.
Leur présence est peu signalée dans les registres paroissiaux. On ne les
découvre guère que lors du baptème du fils de Jean Delorme, meunier. Le
parrain est Messire Antoine Robert de Frémont, chevalier de Greffy,
mousquetaire de la Garde du Roi et la marraine est la dame du seigneur de
Toury.
Le seigneur suivant est Louis Marie Lepetit, lieutenant général de la
ville bailliage et duché de Nemours. Sa femme est Catherine Auguste
Hédelin. Ils sont propriétaires, par hoirie, depuis 1742 de la seigneurie
du Colombier-Martroy. C'est à cette époque que le moulin de Nançay est
acheté par le Duc d'Orléans. Louis Lepetit décède le 8 juin 1764, sa femme
le 31 mai 1772 à Dordives âgée de 51 ans.
Le successeur, de courte durée, est le comte de Sampigny, maître de camp
de cavalerie. Il habite Toury dès 1765, au château, où est édifiée une
chapelle domestique . Il décède en 1775. Son inhumation a lieu à Nargis.
" Le trente août mil sept cent soixante?quinze a été inhumé dans
l'église de cette paroisse, vis à vis l'autel de la Vierge, le corps de
Messire Ignace Hyacinte chevalier compte de Sampigny, chevalier de l'Ordre
royal militaire de Saint-Louis (3), ancien
maître de camp de la cavalerie de la seconde compagnie des mousquetaires
du Roi, seigneur de Toury, décédé le jour d'hier, en son château du dit
Toury, agé de soixante?quinze ans et quatre mois."
Le curé Midou, de Nargis s'est fait assister de son confrère de
Préfontaines, Gervais Dabin. Les curés de Girolles et de Fontenay sont
venus. Nombreux sont ceux qui assistent aux obsèques et parmi eux,
Alexandre François des Voisines, chevalier, seigneur de Chancepoix,
Bésigny et autres lieux, Charles Marie Cezard (sic) des Voisines,
chevalier, seigneur de Tiersanville. Le notaire royal de Château-Landon,
Jean-Baptiste Chartrain, est là, ainsi que Pierre François Petit, Prévôt
royal à Château-Landon.
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