Avant de parler de cette branche qui va occuper Toury, la description de la paroisse de Nargy en 1635 s'impose. C'est Jehan Boyer, notaire à Nargy, qui nous la présente dans un acte du 29 août, déjà cité.

Outre les possessions des Thiballier, "les fiefs de Pithurin, la Commenderie, Puis Guignard, Bas Thoury et dépendances sont détenus et possédés par Etienne Devachol, escuyer seigneur Doudebout et du dit Pithurin comme ayant épousé damoiselle de Roussard, fille et héritière de feu Louis de Roussard, vivant escuyer sieur du dit Pithurin.

Les fiefs du Collombier, Malladrerie, la Croix Cantine et dépendances sont possédés et détenus par Henry Mouche demeurant à Paris, sieur du dit Collombier comme héritier de feu Maîstre François Mouche, vivant procureur en la Cour du Parlement au dit Paris, son père.

Le fief du Traversin est détenu et possédé par Messire Charles de Rogres, chevalier du dit Traversin.

Le fief de Lallier est tenu et possédé par les hoirs et héritiers de feu Maîstre Pierre Petit, vivant procureur en la Cour du Parlement de Paris.

Les fiefs de la Croix Plotin et de Fresnoy Gallier sont tenus et possédés par noble homme Maître Etienne Asselinneau prévost provincial en la maréchaussée de Montargis.

Le fief des Commungs est détenu et possédé par Christophe de Harlaut, escuyer sieur du dit fief demeurant à Girolles "
.

L'ensemble cité "sont tous les fiefs assis en la paroisse de Nargy recherchés et conquéris par Pasqual Clément et Philippe Albot marguilliers".

Ce recensement est fait sur le commandement de Monsieur le Procureur du Roy au bailliage de Nemours, par Berthellot, sergent royal le 27 mai. Jehan Christophe Nicolas, prêtre vicaire de Nargy, est présent lors de l'établissement de cet acte.  Nous avons ainsi un panorama du voisinage de François de Thiballier et de son épouse Charlotte de Vaulfin.

1640 est une époque qui, pour des raisons pour l'instant inconnues, voit disparaître une partie de la famille Thiballier. Alors que Samuel est décédé, Marie, épouse d'Eustache Viole, vend son château de la Motte à Vimory, François vend Toury, puis la Chapelle Bezard et d'autres fiefs.

" Gatien de Playes écuyer seigneur de la Vallière demeurant à Paris, appert que le sieur de Toury a baillé à titre d'échange la terre et seigneurie de Toury, ses appartenances et dépendances à Nargy, consistant tant en une maison avec jardin, grange, fourny, estables , bergeries, vacheries, le tout clos de murailles, couverture en tuiles, entouré d'une garenne close de fossez appelé le fief de Nançay,

le second fief de la Chapelle-Bezard (1) et l'autre le fief du Tartre Chevalier, pour et contre échange de la terre et seigneurie de Toury, le dit sieur de la Vallière a aussi baillé promesse garantir au sieur de Toury cinq cents livres tournois de rentes annuelles et perpétuelles rachetables de huit mille livres, le présent échange fait but à but sans soulte ni retour et la vente des dits moulins de Nançay faite moyennant le prix et la somme de trois mille livres au sieur de Toury (2) "
.

François de Thiballier décède en 1652. Avec Charlotte de Vaulfin , il a pour enfants René, seigneur d'Angluze, François, seigneur de Thurelles, André, seigneur de Prénoy, Marthe future dame de Préfontaines et Madeleine, ursuline à Montargis.

 


(1) Paul Quesvers dans le tome III de l'histoire du Gâtinais de Dom Morin, écrit page 93 : Saint-Loup de Bezard était une dépendance du prieuré de Saint-André de Château-Landon, prieuré, qui lui-même, relevait de l'abbaye de Ferrières. C'est aujourd'huy un simple lieu-dit, à deux kilomètres de Château-Landon et qui s'appelle la Chapelle-Bezard ; il portait déjà ce nom à la Révolution, car on voit qu'à cette époque les officiers municipaux de Château-Landon demandèrent la démolition " parce qu'elle y servoit de refuge aux voleurs et brigands du pays".
(2) Manuscrit Charron faisant référence aux archives départementales A 1301 ( archives détruites au cours du bombardement de 1940 ).