" Aujourd'hui dimanche troisième jour de mai mil sept cent cinq, issue
des vêpres dites et célébrées en l'église Saint Germain de Nargy, et au
son de la cloche à la manière accoutumée, sont comparus par-devant moi,
Louis Caillat notaire au dit Nargy, soussigné, les témoins ci-après
déclarés, savoir:
François Chachignon, Marin Lefebvre, Louis Jomat, Charles Bouquainville,
Estienne Bouchet, Louis Pied d'Argent, Pierre Lefebvre, Estienne Chaumeron,
Vincent Charreau, Jean Chaumeron, Claude Blondeau, Antoine Clément,
Dominique Larcheron, François Larcheron, Antoine Prochasson l'aîné, Pierre
Paysan, Jean Leroy, Nicolas Combe, François Vincent et plusieurs autres
faisant la plus grande saine et considérable des habitants de la paroisse
de Nargy.
Lesquels ont dit et déclaré, que sur les réquisitions de Messire Jean
Bannier, prêtre, prieur et curé de la dite paroisse et de Pierre Poingt et
Jacques Poingt, à présent marguilliers d'ycelle, ils ont vu et relevé les
réparations à faire en l'église du dit lieu, et sur les mémoires qui ont
été dressés et fournis par maçon et charpentier, ils ont unanimement
reconnus qu'elles sont urgentes et très nécessaires, que la voute du
sanctuaire et les fondements menacent ruine et que l'on n'y doit
incessamment remédier pour éviter de plus grands dommages.
Et attendu que l'on ne peut se dispenser d'abattre la dite voute et (de)
travailler aux fondements, et comme le sanctuaire est trop ruiné et fort
sombre, ils sont d'avis qu'en même temps on l'avance de six à sept pieds
(1) dans le cimetière pour y donner plus d'aisance, comme aussi, d'hausser
la même voute (d')au moins de six pieds plus qu'elle n'est à présent afin
d'y faire deux croisées aux côtés de l'autel de sept à huit pieds de
hauteur et de trois à quatre pieds de largeur pour y donner plus de
clarté, qu'ils estiment encore très nécessaires de hausser l'autel de deux
à trois pieds plus qu'il est présentement, afin que les peuples qui sont
dans la nef puissent plus facilement le voir et le prêtre qui fait le
sacrifice.
Et pour la même raison de hausser aussi l'arcade où est le crucifix de
cinq pieds et celle du côté de la chapelle de la Vierge jusqu'à la voute
du chur afin de donner plus de jour au chur et de facilité aux chantres
.
Qu'il est nécessaire encore de hausser tout le pan du cur de six à sept
pouces pour plus grande commodité et qu'il ne se trouve plus de niveau à
la nef .
Ce qu'ils croient en leurs consciences le tout être nécessaire, et
d'autant que toutes ces réparations ne peuvent être faites sans une
dépense considérable, et pour cela, faire un emprunt de la somme qui
conviendrait débourser.
Ils jugent plus à propos au lieu de faire ledit emprunt et de charger
l'église d'une rente, que les marguilliers à présent, se chargent, fassent
vente avancée pour six à sept ans droits payés des rentes et suffisamment,
dues à l'église par des particuliers pour reliquater de leurs comptes de
marguilliers sans engager, ni aliéner les fonds et héritages de la dite
église, sans toutes fois par eux disposer ni vendre autres choses sans
l'avis et consentement du sieur prieur et auquel sieur prieur et
marguilliers ci-dessus nommés les habitants comparants comme dessus ont
donné et donnent pouvoir de passer ledit marché et pour tel prix qu'il
conviendra et qu'il lui verra le plus approprié avec tel entrepreneur
qu'il advisera bon être , dont et avec que dessus j'ai au dit Poingt
marguillier le requérant, donné acte pour leur servir et valoir ce que de
raison, en présence du dit prieur qui a avec les habitants susnommés signé
le présent acte présent Toussaint .... demeurant à Préfontaines, Joseph
Lefebvre témoins ".
Douze jours plus tard, le devis est établi et accepté.
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