On voit un pertuis en bas de l'écluse de
Retourné. Après avoir descendu la racle de Retourné, on arrive à la porte de garde de
Nargis. Il n'y a qu'un chemin de halage dans la racle de Nargis.
De la porte de garde de Nargis à l'écluse du Pont de Nargis: deux
chemins de halage, comme de l'écluse de Nargis à celle de Brisebarre.
En bas de l'écluse de Brisebarre: racle de Toury sur la rive droite de
laquelle se trouve le petit port de Nançay qui sert à déposer des bois provenant des
propriétés riveraines. Le chemin de halage de la racle de Toury est sur sa rive gauche
jusqu'à la porte de garde du même nom près de laquelle se trouve un moulin et un
pertuis.
De la porte de garde de Toury, on se rend à l'écluse de Néronville.
A la moitié de ce biez, on voit le pont de Dordives(1)."
Voici comment la voie navigable sur Nargis avait été améliorée.
Vingt écluses sur cinquante kilomètres absorbent les 38 mètres de dénivellation. La
mise en service en 1723 permet une remontée du trafic à 200.000 tonnes par an.
Des travaux sont engagés plus tard vers 1874. Là, ce ne sont pas des
troupes qui viennent travailler dans la commune. Outre une main-d'uvre locale, des
"extérieurs" arrivent. Cela ne va sans créer quelques rixes au sein de la
collectivité.
Le 28 octobre 1886 (2),"le nommé François
Saccani, sujet italien, terrassier, domicilié à Nargis, poursuivait des volailles à
coup de pierres dans un bois, appartenant au sieur Edouard Godard. Ce dernier, ayant eu
connaissance de ce fait, s'arma d'un bâton, se mit à la poursuite du maraudeur et,
l'ayant rejoint, lui administra une volée bien senti".
Déjà, le 7 septembre, un dénommé Nicolas Pessiot, âgé de 31 ans,
terrassier, sans domicile fixe, avait frauduleusement soustrait une certaine quantité
d'effets d'habillements au préjudice des nommés Tardivelle, Godeau et Morizeau avec
lesquels il travaillait. Il avait également dissipé, au préjudice des mêmes, une somme
d'argent qui ne lui avait été remise qu'à titre de mandat pour en faire un usage ou un
emploi déterminé et à charge d'en rendre compte.
Cet individu était un repris de justice, plusieurs fois condamné et
contre lequel plusieurs mandats d'arrêt avaient été lancés.
Le tribunal de police correctionnelle de Montargis, dans son audience
du 20 octobre 1886 le condamne à six mois de prison et aux dépens.
Des travaux importants sont effectués. La racle de Toury, très large,
est séparée par la construction d'une digue insubmersible allant de Brisebarre au moulin
de Nançay. La porte de garde est supprimée. Cette partie nord de la commune devient
alors telle que nous la connaissons aujourd'hui.
La rive droite de la racle de la rivière du Loing est déplacée du
côté de la prairie, de façon à laisser au lit de la rivière la largeur qu'elle aurait
eue sans la construction de la digue. En principe le moulin ne pouvait plus recevoir d'eau
directement du canal, qui était totalement séparé du moulin. Seul lui parvenait par le
Loing, l'excédent d'eau qui, n'étant pas utilisé pour la navigation, s'échappait en
amont de Retourné. Par contre lui faisaient défaut toutes les eaux excédentaires qui
descendaient désormais des biefs de Nargis et de Brisebarre, en aval de cette dernière
écluse, dans le nouveau bief de Néronville.
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