Pourtant le Duc arrive à ses fins et, en 1692 le
canal d'Orléans entre en service. Monsieur ne pourrait-il prendre à sa charge les
travaux du Loing? Edits, arrêts se succèdent et se contredisent quant aux charges
d'entretien, disons plutôt, d'aménagement, et à l'amélioration de son cours.
En 1696, le seigneur de Pressigny, J.M. Sollon, capitaine d'infanterie
s'offre de construire 25 écluses remplaçant les pertuis, sur lesquelles il percevrait,
à chaque passage de bateau 20 sols. Un Conseil d'état du Roy requiert J. Phélypeaux,
Intendant de la généralité de Paris, qui devra visiter la rivière, établir plans et
devis et juger de l'offre de Sollon. Son rapport favorise Nemours et n'est pas établi de
bonne foi.
En 1716, soit 50 ans après la première enquête, deux Grands Maîtres
des Eaux et Forêts organisent des travaux qui sont exécutés par l'adjudicataire Nicolas
Abraham, issu d'une famille fortement dévouée au duc d'Orléans.
Le projet suscite un grand intérêt. On cure la rivière, on l'endigue
de pieux armés de fer, on constitue et fortifie des turcies
(1). Il faut
prévoir pour ce devis une somme de 3.000 livres.
" Au pertuy du Gué de Vaux, il a été fait un curage de longueur
de 90 toises sur 5 de large(2) et fouillé. Au pertuy de Retourné il a
été oté des quantités de pierres et une grosse roche qui étaient dans le lit de la
rivière. Il a été fait un curage de 45 toises de longueur sur 5 de large et la rivière
a été fouillée. Au pertuy de la Goulette il a été fait un curage au-dessous du pertuy
de la longueur de 50 toises sur 5 de large et la rivière a été fouillée. Il a été
oté des pierres qui nuisaient aux batteaux.
Au pertuy de Toury, il a été fait un curage de 60 toises de longueur
sur 5 de large et fouillé. Il a été fait une digue de 47 toises de longueur(3)".
Ces ouvrages avaient été faits sur la rivière de Loing suivant
l'adjudication du 27 avril 1716. Toutefois, il restait des ouvrages très nécessaires à
faire qui n'avaient pas été compris dans l'adjudication : continuer la digue au perthuis
de Toury "sur une longueur de 6 toises pour la joindre au terrain qui bouchera
une fausse rivière où il se perd quantité d'eau; C'est la grande demeure des batteaux.
Il convient oster plusieurs quartiers qui sont sous le pont de Fontenay et
qui nuisent à la navigation"(4).
Il avait fallu attendre 50 ans pour voir de sérieuses améliorations.
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(1) Sous l'Ancien Régime, levées de terre faites au bord de la
Loire, pour empêcher les inondations.
(2) Approximativement 175 mètres de long sur 10 de large.
(3) "il a été fait un battis qui resserre la rivière de
47 toises avec deux rangs de pieux garnis de planches attachées avec des chevilles de
fer, remplis le dit battis de moelon qui forme une digue et pavé le dessus".
(4) Archives départementales du Loiret . C Supplément 309.
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