Les époux Gallicher, traversèrent , non sans trouble la période révolutionnaire. Louis Etienne Gallicher fut enfermé au château de Loches comme suspect, sous l’inculpation d’avoir donné asile à son frère curé de Beaulieu (1).


Le 20 mai 1793, Charlotte-Françoise Gallicher se présentait devant le conseil du district de Loches, pour remettre à celui-ci, l’arrêté du département d’Indre-et-Loire portant que son mari serait remis en liberté, car il venait d’être sauvé par le 9 thermidor.

Revenons un instant avec Charles Gallicher, le frère de Louis Etienne. Il avait été curé du Grand-Pressigny avant de devenir curé de Saint-Laurent de Beaulieu. Il restera curé de cette dernière paroisse jusqu’en 1792,. C’est probablement par son entremise que Charlotte-Françoise de Gannes, avait, après s’être établie à Beaulieu avec sa mère, fait la connaissance de Louis-Etienne Gallicher, alors Conseiller du Roi, notaire royal etc...


Les deux époux sauront se montrer affectueux pour le digne prêtre durant et après la révolution. Le 8 floréal An 13 de la République (2), les époux Gallicher céderont à l’abbé " l’usufruit et la jouissance à vie, sous la condition formelle que ledit usufruit sera personnel à l’acquéreur, qu’il ne pourra sous aucun prétexte le vendre ny autrement disposer à qui que ce soit, de l’ensemble des bâtiments, caves, caveaux, cour, jardins, vignes au-dessus et petit vigneau, en un tenant, situés au lieu appelé Le Crème aux Cachets ou Belveder, plus de tous les meubles meublants etc... ", afin qu’il puisse finir ses jours dans cette propriété familiale.

Louis-Etienne Gallicher et Charlotte-Françoise de Gannes auront quatre enfants tous nés à Beaulieu.: Marie-Louis Charles le 8 avril 1782, notre aïeul, Françoise Chantal, le 3 juin 1786, Marie le 2 juillet 1791 et Michel Archange le 15 floréal an IV.

Françoise Chantal ne se maria pas. Elle s’installa à Tours, où elle finit ses jours le 3 février 1878.
Marie, épousa à Beaulieu le 25 novembre 1829, Jean-Michel Pinault de la Boissière. Ils eurent un fils unique, Adrien, capitaine du génie, qui mourut au siège de Sébastopol en 1855.
Michel Archange reprit l’étude notariale paternelle. Il épousa le 26 septembre 1820, à Loches, Alphonsine Pescherard fille de feu René François Ambroise Pescherard, en son vivant, notaire à Loches et de dame Philippine Charluchet. Ils eurent trois enfants Paul, associé à la Maison Vilmorin et deux filles, religieuses.

Marie-Louis Charles Gallicher était le fils aîné. Il fera toutes les campagnes de l’Empire, et sera gravement blessé le 26 décembre 1806, à la bataille de Goliminne, alors qu’il faisait partie des hussards de Berchenny. A sa retraite, il obtient un poste de garde-général des Eaux et Forêts de la forêt d’Orléans à Lorris. C’est là qu’il rencontre la jeune Rose Julie Boyer, fille de la nombreuse famille d’un marchand de Lorris, René Charles Boyer et de son épouse Marie-Louise Catherine Paysant.

Le 18 novembre 1811, le maire de Lorris recevait le consentement des deux futurs époux. Marie-Louis est assisté de son père et de sa mère qui signe au bas de l’acte Degannes Gallicher. Les témoins à ce mariage sont Barthélémy Hubert Garnier, chirurgien à Lorris, Martin Boyer, chirurgien à Coullons (3), Jean Dumais, bourgeois à Gien et Etienne Lanquier, avocat à Lorris.

De cette union naît à Lorris le 21 juillet 1816, Louis-Etienne-Edme-Gustave Gallicher, qui deviendra docteur en médecine. Il avait épousé le 25 juin 1851 à Loches, Constance Adèle Navers, fille de Joseph , propriétaire à Beaulieu-les-Loches, et de Constance Adèle Suzor. Ils habitent alors à Loches rue des Ponts. C’est là que Constance Adèle Navers s’éteindra le 9 juillet 1881, étant âgée de 50 ans.
Louis Etienne Gallicher décédera loin de sa Touraine familiale. Alors qu’il se trouve à Digne, dans le département des Basses-Alpes, il décède le 17 mai 1893, en son domicile dit la Maison Astoin, boulevard Gassendi. Ce sont deux voisins qui viennent faire la déclaration du décès à la mairie de Digne, Gustave Jourdan et François Trotabas, exerçant tous deux la profession d’inspecteur des forêts, profession dans laquelle le défunt avait été bercé dès sa tendre enfance. Selon l’intention de la famille, le corps fut transporté à Loches.

Leur fille unique Marie-Louise Gallicher née à Beaulieu-les Loches le 12 novembre 1854, avait épousé le 27 juin 1875 à Loches, Paul Albert Louis Rollet, pour lors, garde-général des Forêts, originaire de Vitry-le-François, département de la Marne, où il est né le 22 février 1844. Il est le fils de Louis Narcisse Rollet, avocat à Vitry-le-François, décédé en cette ville le 21 janvier 1856, et de Victoire Zéphirine Collet.

Cinq enfants naissent de cette union : deux à Loches, Marcel le 9 avril 1876 et Etienne le 12 avril 1878 ; trois à Bayeux, Adèle notre aïeule, Edith et Germaine.
Marcel Rollet épousera Fanny Grodvolle, Etienne, Paulette Gosset, Edith, Henri Huzard. Germaine restera célibataire.
Adèle Marie-Louise Henriette Rollet épousera le 16 juillet 1907 à Tours, Pierre Marie Moreau, fils de Charles et de Wanda Sochaczewska.
 


(1) Une liste des détenus au Château de Loches en 1793 fut publiée par l’abbé Ernest Hat, en 1877 (Histoire de la Ville de Loches). Elle renferme outre le nom de Gallicher, les noms de plusieurs Canadiens ou descendants de Canadiens. Cette liste se trouvait, écrit l’abbé Hat, « tracée à la pointe d’un couteau sur une pierre derrière la porte du haut de l’escalier qui conduit au grenier de la sous-préfecture de Loches ». Une photo de ce document à peu près illisible aujourd’hui, a été publiée dans l’ouvrage du docteur Raoul Mercier, le Monde médical de Touraine sous la Révolution, page 65 (Editions Arrault, Tours 1936).
(2) 28 avril 1805.
(3) Commune située « en Berry », à 15 kilomètres au sud de Gien.