Marguerite Madeleine de Gannes

 

Marguerite Madeleine est la troisième enfant à naître le 18 mai 1703 à Port-Royal. Elle aura une vie relativement courte puisqu’elle décède le jour de ses 30 ans le 18 mai 1733 à Louisbourg. Au point de vue généalogique sa vie est précieuse puisque par sa descendance elle permet aux De Gannes, ceux de la branche de Falaise et ceux de la branche de Montdidier de se réunir.

Le 28 septembre 1720, à Louisbourg, elle avait épousé Jean-Baptiste de Couagne, arpenteur, ingénieur militaire au Canada et à l’île Royale. Agé de 33 ans à cette époque, il avait malgré le mariage de ses parents en 1685 à Montréal, des origines berrichonnes puisque son père Charles était né à Clion dans l’Indre en 1651.

En 1708, Gédéon de Catalogne (1), un associé de Charles de Couagne (2) s’attacha les services de Jean-Baptiste, en qualité d’arpenteur adjoint, pour cartographier les régions qui tombaient sous les gouvernements de Québec, de Trois-Rivières et de Montréal. On doit au jeune de Couagne le tracé des deux premières régions. Il continua jusqu’en 1713 à s’occuper de levée de plans et de cartographie au Canada, puis reçut son brevet d’enseigne et fut affecté à la nouvelle colonie de l’île Royale pour participer à la reconnaissance des lieux.


De 1713 à 1716, il assista Jacques L’Hermitte dans la levée des plans de l’île ; ses talents de dessinateur, son zèle et son application au travail lui méritèrent des félicitations. En 1714, avec Louis Denys de la Ronde et Jean-Baptiste Hertel de Rouville, il conduisit un petit groupe d’Acadiens dans la région des lacs Labrador. Ces Acadiens, voulant échapper à la domination britannique, étudiaient la possibilité de donner suite à l’invitation qu’on leur avait faite de s’établir à l’île Royale. Dans son rapport produit en 1715, de Couagne mentionne la présence de sol arable et de ressources forestières dans la région au nord du grand lac Labrador. Néanmoins, la plupart des Acadiens avaient regagné leur pays, et entendaient y demeurer.


En août 1715, de Couagne aida à la construction d’un port pour la protection de ceux qui s’étaient fixés à Port-Toulouse (St-Peters).


L’année 1717 marque pour de Couagne le début d’une longue carrière à titre d’ingénieur adjoint à l’île Royale, d’abord sous les ordres de Jean-François de Verville, directeur des fortifications, puis sous Etienne Verrier, ingénieur en chef. Bien que Couagne n’ait pas appartenu au corps du génie, on le considérait comme un ingénieur d’une grande compétence : ainsi, Verville était tout disposé, en 1717, à lui confier la direction des travaux à Port-Dauphin (Englishtown) : entre 1718 et 1724 il assumait généralement une part de la direction des travaux à Louisbourg au cours de l’hiver que passait Verville en France. C’est à cette période qu’il remarque Marguerite Madeleine de Gannes et l’épouse en cette fin de septembre 1720.
 


(1) Sa fille Elisabeth avait épousé Michel de Gannes ; voir page précédente. On comprend mieux la façon dont ils firent « connaissance ».
(2) Décédé le 28 août 1706 à Montréal.