Claude Thiballier et Marie Honoré ont une seconde fille, Louise, souvent appelée dame de Cornou.

Depuis 1630, date du décès de Claude, Marie et Louise vivent ensemble au château de Cornou.

" L'an 1635, le premier jour de juillet (1) au château de Cornou, furent présents en personne damoiselle Marie Honoré épouse de feu Claude Thiballier vivant écuyer, sieur d'Angluze, demeurant au dit Cornou, paroisse de Nargy, d'une part et damoiselle Louise de Thiballier (2), sa fille, dame du dit Cornou y demeurant, lesquelles présentement ont cejourd'huy compté ensemblement de toutes les dépenses et frais que pourrait avoit fait la dite damoiselle Honoré dans la dite maison et chateau de Cornou avec la dite damoiselle Louise de Thiballier sa fille depuis quatre ans, en ça qu'elle aurait demeuré avec elle, de telle sorte que pour les dites quatre années, la dite damoiselle Honoré s'est trouvé redevable et débitrice envers la dite damoiselle Thiballier sa fille de la somme de deux mille quatre cents livres.

Pour le payement de laquelle somme, la dite damoiselle Honoré aurait promis acquitter la dite damoiselle Thiballier sa fille de la somme de douze cents livres envers François Thiballier écuyer, sieur de Toury son frère auquel elle doit pareille somme, pour le reliquat de son compte, des jouissances qu'elle peut avoir eu des biens appartenant à la succession du dit sieur d'Angluze,

Et pour le surplus des dits deux mille quatre cents livres revenant à la somme de douze cents livres, la dite damoiselle Honoré lui a dès à présent délaissé les meubles à elle appartenant, étant de présent en la maison et château de Cornou, en la garniture de deux chambres hautes, carrosse et chevaux, reconnaissant que le surplus des meubles étant au château de Cornou sont et appartiennent à la dite damoiselle de Cornou sa fille au moyen duquel délaissement des dits meubles, la dite damoiselle de Cornou a quitté et quitte la dite damoiselle Honoré sa mère, tant de sa pension logement que frais qu'elle aurait fourni en ces affaires,

Demeurera la dite damoiselle de Cornou, dame et propriétaire des dits meubles, carrosse et chevaux, desquels damoiselle Honoré s'en est désaisie et dévêtue, auquel de la dite damoiselle de Cornou l'en ayant fait dame maîtresse, veut qu'elle dispose de ses biens au moyen de la présente quittance faite à son profit,

Et comme prommettant, obligeant et renonçant en présence de Marin Lefebvre et de Jehan Boyer clerc, témoins, lequel Lefebvre a déclaré ne savoir signer de ce tous interpellé suivant l'ordonnance".
Marie Honoré écrit, le 2 juillet 1635, une lettre confirmant les écrits de Boyer, notaire de Nargy. La qualité de sa calligraphie pour l'époque est remarquable. Sa fille, signe cette déclaration.


" Nous, Marie Honoré, veufve de feu Claude Thiballier, vivant escuyer sieur d'Angluze et Louise Thiballier fille vivante et jouissante de mes drois, recognoyssons avoir fait sans nous faire prier le teste qui en suit.

"C'est à savoir que encore que nous demeurons ensemble au chasteau de Cornou appartenant à ma dite fille en la paroisse de Nargy, néanmoins nous n'entendons par notre demeure en même logis establir ensemble aucune communauté de biens, chacun de nous ayant son bien séparé et contribuant à la dépense à proportion et suivant l'accord verbal que nous en avons fait ensemble, notre demeure restant à dessein d'établir aucune société entre nous non plus qui n'ai fait même mélange des biens que nous possédons de part et d'autre, mais seulement pour nous rendre l'une à l'autre les devoirs auxquels la nature nous oblige et le secours mutuel que nous devons raysonnablement espérer l'une de l'autre sans que moy Honoré prétende rien aux meubles qui sont au dit Cornou, ny aux aultres biens de la dite Thiballier ma fille, ny que moy Thiballier prétende aucune chose aux biens de ma dite mère ny aux acquisitions qu'elle pourroit avoir ny fayre cy après non plus que ma mère ne prétende rien aux miens en tesmoings de quoy nous avons siné les présantes de nos mains et nous en est demeuré chacune une coppie

Fait ce second juillet mil six cent trente cinq
 
M HONORE L DE THIBALLIER "

Le château de Cornou vers 1870.

Dessin de M. Edmond Michel.


(1) Archives départementales du Loiret. Référence 3 E 15827.
(2) L' une des premières apparitions de la particule.