Le bas-relief de gauche représente le repentir. Dans un édifice, décoré de portiques, un évêque s'avance du côté droit, suivi par cinq de ses clercs, dont un porte la croix et deux autres des cierges. Il donne l'absolution au seigneur de Cornou agenouillé devant lui et accompagné de cinq soldats, en costume romain, armés de piques. Dans les nuages, à gauche, le Saint-Esprit; en bas et en avant, deux chiens.

La chapelle de la Vierge date de 1723. L'autel est en bois et le retable en maçonnerie est formé de quatre pilastres accouplés, avec une large niche qui les sépare. Dans la niche est représenté l'adoration de l'enfant Jésus.

La chapelle Saint Germain est située dans le bas-côté droit. C'est l'ancienne chapelle des seigneurs de Cornou. Au pied de l'autel, et faisant partie du dallage se trouve la pierre tumulaire d'une châtelaine du pays.
L'inscription en lettres gothiques disposées autour de la pierre, est la suivante: " Ci-gît damoiselle Jehanne de Morinville en son vivant femme et espouse de Adam de M.... ...ndredi XII jour de février l'an mil cinq cent vingt et un Priez Dieu pour elle".

L'effigie, gravée en creux, est placée sous une archivolte plein cintre, redentée, reposant sur deux culs-de-lampe avec trèfles dans les écoinçons. Cette dame porte une coiffe, une robe de dessous avec les manches justes et une robe de dessus à manches larges et tombantes, serrée par une ceinture. Ses mains sont jointes, et ses pieds posent sur deux lévriers.


La pierre est brisée aux pieds, le morceau manque et empêche de connaître le nom du mari. Les armes de ce dernier sont à la croix ancrée, armes des seigneurs de Cornou. Les armes de la dame sont en partie à la croix ancrée, l'autre échiquetée.

J'ajouterai à la suite de ce qui vient d'être rapporté, que le 10 avril 1482, un certain Adam de Monternon (ou de Montenon), escuyer seigneur de Cornou fit une transaction avec Jacques Desprez seigneur de Préfontaines et lui rendit hommage. Si les initiales Adam de M.. et les dates correspondent (1482 et 1521) rien ne permet d'affirmer que Jehanne de Morinville (ou Mormuille) était l'épouse d'Adam de Montenon.

La chapelle de Saint Germain a été appelée initialement la chapelle Saint Mathurin.

En 1713, lors de l'inhumation de Robert Petit, seigneur de Cornou, le curé Bannier indique que le défunt est enterré "dans la chapelle Saint Mathurin, à main droite de l'église". C'est une des rares fois où elle appelée du nom de ce saint. Je n'y aurais certainement pas prêté attention si la damoiselle Jehanne de Morinville n'avait eu, disposée sur son blason, la croix ancrée des Mathurins. Dom Morin dans son histoire du Gastinois parlait de deux chapelles de Saint Mathurin, dont l'une "tenant au chœur de l'église de Nargy". Saint Mathurin allait me réserver quelque surprise(1).

Enfin, pour continuer la visite de l'église, une chapelle est contiguë à celle des seigneurs de Cornou. Construite au 19ème siècle, à l'initiative de Jean Thomas Lemesle, propriétaire de Toury, elle abrite la pierre tombale de son beau-père le Baron d'Arcy. Dans la crypte, se trouvent les tombeaux des époux Lemesle et d'une de leurs filles.

Le bénitier transporté dans la crypte provient d'une chapelle du 13ème siècle de Chenou aujourd'hui démolie. Il a été offert à la paroisse par l'abbé Rogues, curé doyen de Chateau-Landon desservant Chenou en 1949.

Les vitraux de l'église soufflés par les bombes posées par les Allemands sur le pont du canal le 20 août 1944, ont été réparés en 1950. Une grande partie des frais a été payée par le service de la Reconstruction du Loiret.

Les deux vitraux Louis Philippe en très mauvais état ont été remplacés par deux nouveaux, exécutés par la maison Gauffrault d'Orléans. Une souscription a été ouverte dans la paroisse pour compléter la subvention de la Reconstruction. Trente?cinq mille francs ont été collectés à cet effet.
Cette même année, les murs de l'entrée de l'église que le bombardement avait lézardés, ont été chaînés par Mr Emile Beignet et ses deux fils Georges et Marcel.

Le 10 janvier 1983 le nouveau coq était mis en place sur le clocher en remplacement de l'ancien qui venait d'atteindre ses quatre-vingts ans.

 

 


(1) Voir le chapitre Nargis et ses saints.