A été accordé entre les dites parties qu'elles pourront résilier et annuler le présent bail à la fin des trois premières années de celui-ci, en s'avertissant six mois auparavant l'échéance du dit réméré** et en outre à la charge par les dits preneurs de livrer et bailler une expédition et copie de la présente en forme exécutoire, entre les mains du dit sieur bailleur, à leurs frais et dépens car ainsi promettant
    Fait et passé en présence de Louis Clément, marchand demeurant au dit Nargy et de Louis Larcheron, marchand demeurant au dit lieu, témoins. Les dits preneurs et Larcheron ont dit et déclarés ne savoir signer, de ce requis et interpellé suivant l'ordonnance.

    ** à cet accord entre les dites parties, que si la rivière neuve (1) propose ce fait et que le pertuis fut détruit et qu'il n'amène aucun profit au preneur de l'écluse qu'il se pourra faire proche le dit moulin, le dit sieur bailleur leur remettra la somme de cinquante livres par chaque année du jour de la perte du dit pertuis(2).

        De la Rüe du Campdeau            
                                Louis Clément
        Etienne Bouchet notaire de Nargy

                       
    Un contrat similaire, usant des mêmes termes avait été passé le 10 décembre 1714. Le meunier entrant était René Lefebvre. Les témoins d'alors étaient Nicolas Lebrun, garde-bois et Jean Combe laboureur, tous deux de Cornou. Le 6 juillet 1720, ces deux meuniers, le sortant et l'entrant se rencontrent pour établir l'état des lieux.

 

 

ETAT DES LIEUX DU MOULIN RAVAULX



    " L'an mil sept cent vingt, le sixième jour de juillet, avant midi, au moulin Ravaulx, paroisse de Nargy, sur le requis de Jean Masson, meunier demeurant et entrant dans le dit moulin dite paroisse de Nargy, suivant le bail à lui fait du quatrième jour d'avril mil sept cent vingt, passé devant le notaire soussigné, qui a requis que la visite et procès-verbal soient faits sur le dit moulin, chaussée et écluse, chaussée et pertuis en dépendant, et René Lefèbvre meunier sortant du dit moulin demeurant à Beaulieu, susdite paroisse, présents qui ont conjointement pour faire la dite visite, entrepris et choisis, les personnes ci-après nommées qui sont Jean Bourlier, meunier demeurant au moulin aux moines, paroisse du dit Nargy, du côté du dit Masson, et à l'égard du dit Lefèbvre, Jean Deloince, charpentier demeurant à Ferrières, pris des dites parties pour experts et à la conduite des dites parties et experts de celles-ci, nous avons procédé à la visite et procès-verbal en la forme et manière qui en suit,

    Et premièrement, quant au dit moulin, après la meule de dessus levée, les dites parties et experts ont dit et déclaré que le moulin est en bon état, bien revêtu de sa charge et la tremie (3) au jall....., le tout bien tournant, travaillant, faisant de blé farine, la roue de celui-ci ancrée et le reste bien chaussée et les côtés et le fer, le tout en bon état.


    Et à l'égard des ustensiles du dit moulin, portés et énoncés au bail, le dit Masson a dit et déclaré les avoir en sa possession les trouvant en bon état.


    Et quant à l'égard des chaussées, le dit sieur Lefèbvre s'oblige à les mettre en état conformément aux clauses du dit bail.

    Le pertuis, fourni et garni de ses pointeaux et bouchures et aubiers et aulnes ne sont point gâtés ni même endommagés, le tout comme il est dit ci-dessus et comme il est porté au dit bail.

    Le jardin du dit lieu en bon et suffisant (état) entouré de huit chênes .

    Le tout dit et reçu entre les dites parties disant être vrai pardevant le dit juré.

    Car ainsi comme promettant s'obligeant et renonçant

    Fait et passé en présence de François Gâstinois, tissier en toile demeurant au dit Nargy et de Jean Rivaulx, sergent dans le régiment de Champagne, demeurant de présent au camp du dit Nargy, témoins. Le dit Masson et Deloince ont dit et déclarer de savoir signer, de ce interpellé suivant l'ordonnance.

        R. Lefebvre I. B * Etienne Bouchet notaire à Nargy "

            * Signature de Jean Bourlier.


(1) Il ne faut pas perdre de vue que ce bail est passé dans une période où Nargis connaît les premiers travaux de terrassement du canal.

(2) Le bail de 1732 avec la veuve de feu Joseph de la Rue, bailleresse, fait mention qu'il n'y a plus de chaussée, pertuis et écluse et que le nouveau canal a " causé dégâts" . La location est faite pour 260 livres, soit 40 de moins que 12 ans auparavant.

(3) Terme de meunier ; sorte de vaisseau de bois large par en haut et étroit par en bas, où quand on veut moudre, on jette le grain qui tombe en la trémie par un auget sur la meule du moulin qui l'écrase et le réduit en farine. (Nouveau dictionnaire Pierre Richelet année 1694) La trémie était soutenue par des pièces de bois appelées trémions.