Les sacs de blé sont montés au grenier au moyen d'un tire-sacs. Les grains de blé descendent ensuite au second étage où ils sont passés dans un van, instrument destiné à remuer ou vanner le grain pour en ôter la poussière et les impuretés, puis dans un crible à main, instrument percé de petits trous par lesquels on fait passer en le remuant circulairement le grain, plus nettoyé qu'il n'a pu l'être par le van. Les grains passent ensuite dans un crible râpe et une épointeuse pour y être nettoyés. Ils arrivent enfin dans une trémie, réservoir à céréales, où ils s'écoulent au moyen d'un auget, sorte de tuyau d'écoulement réglable, entre les meules, la gisante au-dessous, la tournante au-dessus.
   
    On obtient alors la "boulange", résultat de la mouture du blé, mélange de farine, de gruau et de son, que l'on fait pénétrer dans un bluteau. Cette mouture à la "grosse" s'écoule dans un sac en étamine qui permet suivant la trame choisie d'obtenir différentes sortes de farines: farine du riche, du bourgeois, du pauvre. On sélectionne la première farine ou fleur de farine et la seconde farine dite farine bis-blanc. La farine du premier jet ne représente que 30 à 50% de la quantité de blé moulu. A la sortie du bluteau, on récupère les sons gras qu'il est interdit de remoudre. En 1740, la mouture à la "grosse" fit place à la mouture "économique" qui consiste à repasser entre les meules les gruaux contenus dans les sons gras.

    La farine encore échauffée est conduite dans des caisses cylindriques en bois appelées râteaux à farine, à l'intérieur desquelles un agitateur rotatif à ailettes remue la farine qui se reproduit au contact de l'air. Les sacs de farine sont alors remplis et descendus au rez-de-chaussée.
    On payait le meunier en lui laissant le 1/20, 1/19, 1/18, 1/17 ou 1/16ème de la mouture, ou en acceptant un boisseau de farine comble pour un boisseau de blé raclé, ou le payant simplement.

    L'un des soucis majeurs du meunier était d'augmenter ses gains par tous les moyens, soit en ne rendant pas un poids de farine en rapport du blé fourni, soit en versant hâtivement le blé d'un client nouveau dans la trémie contenant du blé du client précédent, ce qui rendait difficile le partage du mélange. Le meunier laissait également du blé entre les meules et les archures qui servent de coffres aux meules. Ces archures étaient carrées, hexagonales ou octogonales et permettaient de retirer un maximum de farine considérée comme déchet tant que le client était là. Cette façon d'agir fut interdite et il fut décidé que ces archures seraient cylindriques(1).

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Coupe sur la largeur du moulin
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(1) Voir le livre de Jean Orsatelli . Les moulins. Editions Jeanne Laffitte année 1979. Référence 621 45 M 5418 Bibliothèque Durzy.