D'autres noms figurent sur les registres
d'état-civil tenus après la révolution tels Jacques Vatier Cleret vers l'an VI et
Pierre Gatien Logette vers l'an XII(1).
Ces nouveaux Nargissiens d'adoption avaient des fonctions honorifiques
qui leur permettaient de "fréquenter" les seigneurs locaux. Ils assistent aux
mariages de ces seigneurs, sont témoins lors de baptêmes importants, entrant même dans
ces familles par le biais de mariage.
L'un d'entre-eux Jean-Georges Doderlin, cadet d'une famille bavaroise
vivait à Nemours. "Sa logeuse, Madame Paput, avait deux filles charmantes Marguerite
et Marie, qui ne furent sans doute pas les dernières à soupirer pour le jeune étranger.
Il épousa Marie et se fixa définitivement dans la région, à Nargis, dans une grande
maison au bord du canal par les soins de l'administration"(2).
Quelques vingt années plus tard, le 6 août 1748, à Nargis, le curé
Midou va célébrer le mariage de la fille de Jean Georges Doderlin, Marie-Louise avec
Nicolas Petit, fils de Nicolas Petit, Maître de Poste à Fontenay sur Loing, et
d'Elisabeth Ramond. Nicolas Petit était employé au bureau des turcies et ponts et
chaussées. Il rêvait de marcher sur les traces du sieur Doderlin, grand ami de la
famille, et courtisait Marie-Louise.
Trois ans après le mariage, quelque mal subit ou quelque accident
l'emportait brusquement laissant une jeune veuve de vingt et un ans et deux enfants.
Marie-Louise se remariera le 18 janvier 1763 avec Louis Laurent
Delmant, marchand de bois à Ferrières.
A Jean Georges Doderlin(3) succède son fils Pierre
Georges.
La surveillance du canal du Loing amena sur le territoire de Nargis ces
fonctionnaires d'encadrement . Parallèlement, d'autres personnes vont être utilisés, et
dans l'ensemble, il s'agira d'autochtones. Le canal créé des emplois, surtout
d'éclusiers.
Vers le milieu du XVIIIème siècle les maisons éclusières de Toury,
Brisebarre , du bourg , de Vaux et de la Retournée sont construites. De même style, leur
façade s'ouvre sur une porte centrale, deux fenêtres au rez-de-chaussée, deux fenêtres
dites à lucarne à l'étage. Attenant se trouve l'étable. On creuse un puits et affecte
un coin jardinet à l'éclusier. Elles sont toutes construites au bord du chemin de
halage. Ils en reste deux d'origine, celles du bourg et de Brisebarre. Celle de Retournée
est en mauvais état et va tout doucement vers la ruine. La maison éclusière actuelle
est plus récente et a été bâtie lors du changement de place de l'écluse dans le
deuxième moitié du XXème siècle.
Toujours grâce aux registres paroissiaux, certains éclusiers, dont
les noms sont bien connus et encore usités à Nargis nous sont parvenus. Je les rappelle
ici, sans ordre, éventuellement avec leur lieu de travail.
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