«L'aînée était tante Aglaé, la mère de tante Louise Raynal qui avait épousé un M. Masson, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, mort lui laissant deux enfants : Louise et Laure qui est morte très jeune de la fièvre typhoïde, je crois après sa mère morte à 39 ans et qui s'était remariée peu avant à Poitiers avec un M. de Moutiers ». « Le second; l'oncle Théolide avait épousé Mlle Bouin de Beaupré (aussi mauvaise de toutes façons que sa fille Marie Barnsby) morte en 1870 de la petite vérole et que personne n'a regretté pas même son mari et sa fille ». « La troisième tante Léobinie ma marraine est morte très jeune, pas mariée; j 'avais un an ou deux je crois». « La quatrième, tante Églantine, la mère de Jean, avait épousé l'oncle Joseph Jablonski (6), exilé en 1831 en même temps que papa et l'oncle Pierre ». « La cinquième, maman s 'est mariée le 6 septembre 1847. Fiancée depuis 2 ans, papa attendait à avoir une situation pouvant faire vivre sa famille. Grand-père Mauduyt avait été ruiné à la Révolution de 93. Grand-mère s 'appelait Beauvisage de Montaigu et c'est une des filles de son frère, Héléna qui avait épousé M. de Céris le père de Berthe Faure et de Valrié de Valance. Ils avaient eu l3 enfants . Berthe vit seule maintenant et à 96 ans ; on ne pensait pas qu'on l'élèverait vu sa santé petite et qui a toujours été mauvaise ». « Tu vois maintenant la parenté: Raynal, Jablonski, Mauduyt (Barnsby). Les Mauduyt de Jaulnay étaient les enfants d'un demi-frère de grand-père : l'oncle Théophile, si bon, mort subitement le 5 juin 1878, mari de la tante Amicie née Hélion, père de 7 enfants: Amicie, André, Paul, Pierre, morts enfants, René tué au Dahomey, Marguerite et Louis ». Mais revenons à Lubin Mauduyt dont la famille avec la Révolution, avait laissé la particule « de la Grève » à l écart. Considéré comme un scientifique, ce poitevin avait une manie: celle de tout noter. Très attaché à la culture régionale, il se penche sur la langue du Poitou. Il écrit des centaines d'articles tout au long de sa carrière. Conservateur du musée d'histoire naturelle de Poitiers, passionné de sciences naturelles, il réalise une étude sur tout ce qui concerne la Vienne, ses oiseaux, ses poissons, ses serpents, ses mammifères, ses plantes. Ce goût pour l' ethnologie le conduit à écrire un vocabulaire poitevin recensant près de 4000 mots. Ce manuscrit fut déposé à la bibliothèque municipale de Poitiers par sa famille. A la bibliothèque universitaire se trouve un autre manuscrit: Herbier de la région de Gençay. Ce maniaque de la description a repris des chansons poitevines. Ses écrits s'intéressent autant au calcaire fétide de Saint-Hilaire du Poitou qu'à l'incubation des perdrix rouges en volière. Il écrit une notice sur Gençay et son château,sur un monument de Château-Larcher, sur une arme gauloise de façon particulière etc. De 1838 à 1864, il assure les fonctions de conservateur du Musée d'histoire naturelle de Poitiers , de sous-bibliothécaire et conservateur adjoint des musées de la ville de Poitiers, et participe avec succès à l' enrichissement des collections. Membre fondateur de la Société des antiquaires de l'Ouest, de l'année de sa création en 1834 , il le reste jusqu'à sa mort le 18juin 1870. Allié à la famille Babinet de la Cour par le mariage de son père, il a peut-être été à l'origine d'un don important au Musée de la Préfecture de la Vienne. En effet, Madame Maryse Redien-Alessio, conservateur du Musée de Poitiers nous écrit le 8 août 1997: « Je peux quand même dire qu'Alexandre Babinet (1819-1882) a fait à la ville de Poitiers le don le plus important qui fut jamais concédé. 39 tableaux, 302 dessins, des médailles... Les dessins, notamment sont à l'origine du Cabinet des Dessins actuel ». Le peintre André Deschamps a fait le portrait de Lubin Mauduyt. On voit cette huile (0,73 m x 0,598 m) au musée de Poitiers. Ce dépôt provient d'un don du docteur Barnsby à la Société des Antiquaires de l'Ouest le 16 octobre 1947. En 1861, après le décès de leur gendre François Sochaczewski, « grand-père et grand-mère (7)sont venus demeurer au tunnel (8)avec maman mais c'était trop loin pour grand-père qui devenait aveugle, pour aller à son cher musée où le reste de sa fortune était engloutie. Il l'avait fondé; la ville devait lui rembourser, mais jamais un sou ne lui a été rendu et ils sont rentrés en ville. Tonton Pierre est venu les remplacer. Au mois d'octobre, maman a emmené Léontine et Edgard aux Ecoles Polonaises à Paris; moi je suis allée à la pension Boffinet (9) avec ta mère (Wanda) un an après ». « Après la mort de grand-père, nous sommes restés encore 4 ans dans la maison du tunnel qui appartenait aux Ponts et Chaussées qui la prêtaient à maman. Puis pour les pensions, il a fallu se rapprocher et c'est rue des Trois piliers que Zbigniew est mort le 18 (septembre 1865), jour de ses 7 ans ». « Jean (Jablonski), ce dont je lui ai toujours été reconnaissante, à fait faire un caveau, là où étaient enterrés grand-père Mauduyt et l'oncle Pierre. Il avait fait mettre les ossements dans un petit cercueil, et sur la pierre, il a fait graver leurs deux noms. Il devait ça à son grand-père, mais il aimait beaucoup l'oncle Pierre qui ne lui était rien, mais le lui rendait et cela a été gentil à lui », « Quand grand-père Mauduyt est mort, la ville qui le lui devait bien, a voulu lui élever un monument ; l'oncle Mauduyt sy est opposé, disant qu'il était assez riche pour le faire, qu'il n'avait pas besoin de la charité et quelle charité était-ce ? Mais il n'a jamais rien fait, pas même acheter le terrain. Cest Jean qui l'a fait, Grand-mère est morte à Prahecq ; il ne l'a même pas ramené à Poitiers et je pense que son terrain n'a même pas été acheté, qu'il n y a même pas de marque! » « Prahecq était, dans les Deux-Sèvres, un canton où l'oncle Joseph Jablonski, -le père de Jean - était médecin et, comme après la mort de grand-père Mauduyt, grand-mère a voulu aller demeurer avec eux (10), c'est là qu'elle est morte le 29 janvier 1876 et où elle est restée ». « Cet oncle Mauduyt que vous alliez voir à Poitiers était l'oncle Théophile (11), le frère de pauvre maman, un original, moins désagréable pourtant que sa femme. Le père de Marie Barnsby, qui ne s'occupait pas de lui, ne le venait pas voir. Mais après sa mort subite le jour de Pâques en 1895, (elle) a bien trouvé moyen de venir prendre l'argent et le reste qu'elle a trouvé, Je ne laimais pas ; il n'avait jamais été bon pour maman. La dernière fois que je l'ai vu, c'était sur la rue. Il m'avait fait pitié ; il était à moitié paralysé et avait l'air d'un pauvre quand (alors qu') il était très riche, Il avait pour le soigner Désirée, une servante qui était chez eux depuis bien longtemps».
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(6) Il était docteur en médecine à Prahecq (Deux-Sèvres). En 1885,
membre de la Société des Antiquaires de l'Ouest, il reçoit de l' Académie
de Médecine à Paris, une médaille d'or pour son service des épidémies. En
1899, il sera promu Officier de l'Instruction publique. |