retour. page précédente

 

    L'eau tombant de ces vannes actionnerait de larges roues dont le rendement escompté devait être supérieur à celui des appareils existants.
    Le seuil de ces vannes serait fixé, non plus à la hauteur du fond du canal, mais en des points plus élevés, de façon à n'employer, dans la nouvelle installation, qu'une quantité d'eau égale à celle qui était utilisée auparavant.

    La demande formulée par Monsieur Lemesle fut instruite, et, au mois de février 1858, Monsieur Doussot, Ingénieur ordinaire et Monsieur Grenet, Ingénieur en Chef du département du Loiret, présentaient un projet de règlement, qui, en ce qui concerne les vannes, disposait que la vanne motrice actuelle serait remplacée par deux vannes de superficie ayant l'une 3,30m l'autre 1,50m de largeur libre. Le seuil de la première serait placé à 0,349m et celui de la seconde à 0,235m en contrebas du niveau du canal, placé lui-même à 1,40m en contre-haut du busc de la porte de garde de Toury. Ces deux vannes devaient être établies sur l'emplacement de la vanne motrice et des vannes de décharge actuelles.

    Mais, tandis que s'élaborait ce projet de règlement, des difficultés s'élevaient entre la Compagnie des Canaux d'Orléans et du Loing, qui assurait encore l'exploitation du Canal du Loing, et entendait provoquer un règlement général de la "racle de Toury", comme elle l'avait fait pour d'autres racles de même nature, et Monsieur Lemesle. Les négociations aboutirent à une impasse, et en août 1858, Monsieur Lemesle se désistait de sa demande de règlement.

    Trois ans plus tard, en 1861, le rachat des Canaux par l'état était décidé, et en 1863 les crédits ayant été accordés, l'état prenait possession du canal du Loing. Presque aussitôt était prescrite l'étude et l'exécution de travaux considérables destinés à mettre le canal en état de supporter une navigation intensifiée. La transmission des pouvoirs sur le canal, de la Compagnie au service des Ponts et Chaussées avait partiellement commencé en 1862.

    L'ingénieur des Ponts et Chaussées, chargé à la fois de la prise de possession du canal et de l'établissement des avant-projets, était Monsieur Doussot, qui, au titre du service hydraulique, avait instruit la demande de transformation de la prise d'eau du moulin de Toury.

    Que se passa-t'il exactement, au cours de la période 1858-1868, sur la question de Toury? Les archives des canaux ne comportent aucune pièce susceptible de l'indiquer avec exactitude et l'on est réduit, à ce sujet aux hypothèses.
   

    C'est pourquoi Monsieur Lemesle, qui n'était pas sans obstination(1) et qui s'était déjà, en 1855, adressé au Préfet du département et à l'Ingénieur en Chef du service hydraulique à Orléans, s'est probablement tourné de nouveau vers ces derniers, pour parvenir à ces fins. Il n'avait plus devant lui le personnel de l'ancienne administration des Canaux d'Orléans et de Loing, devant la résistance de qui, il avait cru devoir renoncer momentanément à son ancien dessein. Monsieur Doussot, surchargé de besogne, avait peu de temps à consacrer à l'étude d'une question hydraulique, dont il avait épuisé le détail, et pour laquelle, il avait préparé une solution qui pouvait être aisément adoptée.

 

page suivante

(1) Dès 1844, lors de la reconstruction de la porte de garde de Toury, il était entré en pourparlers, puis en conflit avec la Compagnie des canaux.