* Les yachts, laqués de blanc, ont toujours possédé
un moteur (de mémoire 1919-1920). Les propriétaires, des Anglais, ne circulent pas sur
les canaux; ils attendent sur la Méditerranée leur bateau que leur personnel conduit.
Quatre ou cinq passent ainsi chaque année et constituent l'attraction au village. Ces
passages se font au printemps et à l'automne pour les retour
Les compagnies de bateaux, ainsi que certains mariniers n'ayant pas les
moyens d'avoir leurs propres chevaux, les louaient aux relayeurs.
Les relayeurs louaient au bateau, pour un voyage entier qui pouvait
aussi bien aller en Saône et Loire qu'à Châtillon, les couples de chevaux et le
charretier. Il fallait une paire de chevaux pour tirer un bateau; les ânes, trop faibles
n'étaient employés que par les berrichons.
Les charretiers gagnaient fort peu. Ils étaient rétribués au moyen
de leurs repas et d'une petite pièce. Ils mangeaient midi et soir dans les cafés au bord
du canal (Le Martin Pêcheur, café de Brisebarre, café Guillon à la croix blanche); la
nuit, charretier et chevaux couchaient dans les écuries du café. Le picotin était
également donné par les cafetiers qui tenaient un livre de comptes et envoyaient la note
une fois par mois aux relayeurs. Le règlement s'effectuait par mandat; parfois les
relayeurs rendaient visite aux cafetiers. Les relayeurs Marbet et Jolivet habitaient
Saint-Mammès. C'était une profession de bon rapport, complétée par un peu de culture.
Son déclin intervient dans les années 1940-1945 avec l'accroissement des bateaux à
moteur.
Nargis - Place de la Croix Blanche
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