LA BATELLERIE DU LOING
L'aménagement du nouveau canal a rendu la navigation, sinon aisée,
plus facile. Le trafic connaît alors une augmentation importante.
Madame Boudet(1), de Nargis, rapporte que dans les
années 1920-1930, quarante à quarante-cinq bateaux passent par jour sur le canal. Il y a
embouteillage aux écluses où l'on doit faire la queue. La dernière guerre affecte ce
trafic; les bateaux ne passent plus. Les mariniers se louent alors chez les fermiers.
* Les péniches sont les bateaux les plus beaux; coquets, tout en bois,
avec la cabine d'habitation surélevée au milieu. Une cabine se trouve à l'arrière avec
le gouvernail, le "macaron et ses popées", barre de conduite en bois sur
laquelle on s'appuie en la dirigeant à droite ou à gauche.
Dans le nez du bateau, il y a une chambre pour les enfants; les
mariniers l'appellent le logement.
Certaines péniches ont, en plus de la cabine en bois, au milieu, une
écurie pour les chevaux dont sont propriétaires les mariniers. La péniche leur
appartient.
* Les accélérés sont des bateaux appartenant à la Compagnie Le
Havre-Paris-Lyon. Moins élégants que les péniches, voire même laids, tout en bois, ils
doivent leur nom au fait qu'ils fonctionnent de jour comme de nuit. Il en passe un chaque
jour, et un par semaine pour le service de nuit.
Ils transportent des denrées périssables. Il y a deux équipes sur le
bateau, dont un couple: une du jour et une de nuit.
Ces bateaux ont une petite cabine sans fenêtre apparente; une bâche
surélevée jouxtant la cabine sert de cuisine et permet la prise des repas. Près de la
cabine se trouve le gouvernail.
Les accélérés ont également une écurie de quatre chevaux, deux
pour le service de jour, deux pour le service de nuit. Ces chevaux leur sont fournis par
la Compagnie qui les loue à des relayeurs.
Les accélérés sont également appelés les "mille
guenilles" car les ouvriers gagnent peu.
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